Pour sa première exposition chez that’s what x said, Julia Da Costa s’intéresse au self-care et développe sa propre conception du terme à travers son vécu, ses traumatismes et ses questionnements, le tout mis en scène dans ses œuvres.
Le concept de self-care, d’abord emprunté à la médecine, est popularisé dans les années 1960 par le Black Panther Party, mouvement révolutionnaire pour la liberté des personnes noires, leur accès aux droits fondamentaux, à la santé, à la sécurité, et contre les violences policières. Ericka Huggins, activiste et ancienne membre dirigeante des Black Panthers, encourage le self-care comme stratégie de survie des personnes noires. Il devient un moyen pour elleux de réaffirmer leurs besoins fondamentaux. D’après Huggins, le self-care est défini comme le fait d’accepter les souffrances, la laisser nous parcourir et trouver le temps et l’espace nécessaires pour guérir les corps et les pensées. Cependant, dans les années 2010, le terme devient mainstream et en résulte un concept de self-care ultra-positif comme remède aux pensées et aux sentiments négatifs. Cette positivité toxique silence une détresse psychologique où les traumatismes sont réprimés et enfouis dans nos corps, devenant des bombes à retardement.
Pour cette exposition, Julia Da Costa développe sa définition du self-care à travers ses expériences. Selon elle, le self-care revient à exprimer et vivre ses ressentis, y faire face, les accueillir et être à l’écoute de son Soi intérieur. C’est avoir le courage de se découvrir et s’autoriser à se laisser le temps de vivre ses émotions. C’est répondre à ses maux avec patience et bienveillance plutôt qu’en esquivant la tristesse par une activité « positive » et productive. Da Costa lie le self-care à la notion de self-parenting, où le sujet est son propre parent. Pour elle, chacun·e a le devoir de s’éduquer et de se soigner pour évoluer. L’artiste développe ces idées à travers un corpus d’œuvres aux techniques mixtes sur papier. Elle évoque sa vie privée avec humour et vulnérabilité. Toujours attachée à une esthétique venant de la bande dessinée, Julia Da Costa met en situation des personnages féminins stylisés aux couleurs vives. Elle accorde une grande importance à ses textes, écrits sous forme de slogans, comme des affiches de propagandes, frappants de douceur.
Julia Da Costa est une artiste plasticienne et illustratrice née en France, vivant entre la France et le Portugal depuis 2016. Après des études de Design en France, elle décide de partir à Lisbonne pour débuter une licence en psychologie clinique, et apprend le portugais par la même occasion. Julia s’intéresse à la santé mentale à travers une série de bandes dessinées psycho-éducatives. En 2021 paraît “Pompette”, une bande dessinée portant sur le rapport à la boisson et à l’alcoolisme. Aujourd’hui, son travail porte principalement sur sa vie, son parcours et son évolution en tant que femme : sa vision de la féminité, son identité en tant que féministe intersectionnelle en situation de handicap et ses problèmes de santé mentale qu’elle évoque avec sarcasme et optimisme. Son travail est exposé dans différentes galeries à Lisbonne, Porto et Bruxelles.
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