La série, Hooyo qui signifie « mère » en Somali, met en lumière l’amour qu’il a pour sa mère, la relation intime qu’il noue avec la culture et la religion somalienne, et enfin le potentiel esthétique du voile.
En 2018, l’artiste rend visite à ses grands-parents en Somalie. Là-bas, sa mère achète de beaux tissus ornementés. Inspiré par leurs couleurs et leurs motifs, Rami Hara demande à sa mère : « Si tu devais exprimer ta personnalité à travers un tissu, ce serait lequel ? ». Sa sélection marque la naissance de Hooyo.
Rami Hara met en image son histoire personnelle dans le but de déconstruire les idées reçues. De par son éducation et sa religion, le voile a joué un rôle important dans sa vie. Grâce à sa mère, sa sœur et ses connaissances dont il a écouté les témoignages, il est confronté aux difficultés et aux injustices que les femmes noires voilées peuvent rencontrer. À travers sa série photographique, il souhaite exposer le beau côté de la Foi, du hijab, de la burqa et des personnes qui les portent. Par ce message profondément valorisant, l’artiste déconstruit l’image négative avec laquelle la société dépeint le voile.
Avec cette série, Rami Hara emprunte l’esthétisme des magazines de mode et de la publicité. Il attire l’œil en travaillant avec des couleurs vives, des motifs, des bijoux et des perles éclatantes afin de faire vibrer l’image. Dans ses portraits, les corps ne sont pas le sujet, c’est le voile et ce qu’il représente qui est mis en valeur. Ainsi, Rami Hara souhaite familiariser la société à la différence en se réappropriant ses codes esthétiques.
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Photographe belgo-somalien, Rami Hara vit et travaille à Bruxelles. Diplômé d’un master en art de la LUCA School of Arts, celui-ci apprend la photographie de manière autodidacte et ne se sépare jamais de son appareil photo qui lui permet de capturer avec sensibilité son entourage. Qu’il soit en vadrouille dans la ville, ou à l’étranger, Rami Hara raconte des histoires à travers son objectif et s’attaque à différentes problématiques qui l’entourent. L’humain est au cœur du processus créatif de Rami Hara.
Le travail de Rami Hara met en valeur les facettes d’une société multiculturelle et cosmopolite, sans cesse enrichie d’apports extérieurs. Associant la photographie d’art au style documentaire, ses compositions témoignent de son intérêt pour la narration et les récits. Il a pour habitude d’explorer la ville et d’y travailler ; il édite ses photos au coin d’une table de café et chine d’anciens objectifs dans des marchés aux puces.
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