Pour son exposition chez that’s what x said, Benjamin Huynh invite à vivre l’espace différemment, à devenir à la fois spectateur·ice et acteur·ice de son art.
Avec Côté cour ou Côté jardin : corps transitifs, Benjamin Huynh fait référence à l’espace du théâtre. L’artiste pense l’espace autrement en sortant de la toile, iel aplatit les hiérarchies et les codes de l’art en arborant le travail textile et l’installation pour créer de nouvelles manières de peindre les corps dans l’espace. Contrairement à la peinture traditionnelle où l’œuvre est distancée de la spectateur·ice, comme sacralisée, l’espace d’exposition se veut ici comme un lieu de passage où les spectateur·ices circulent et de par leurs mouvements, activent et font vivre l’installation. En effet, dans son travail, l’artiste explore les concepts de transitive painting et de network painting. Contrairement à la peinture traditionnelle figurative occidentale, classée au plus haut de la pyramide des arts à travers l’histoire, ces deux notions invitent à voir la peinture de manière horizontale et interconnectée avec d’autres pratiques, qu’elles soient artistiques ou curatoriales.
Pour cette exposition, Benjamin Huynh dresse un état des lieux des corps en explorant les notions de care, d’inclusion, de soft activism et de l’impact d’internet sur ceux-ci. Au cœur de son approche, l’artiste met en avant les questions de genre et d’identité en lien avec ces différentes notions qui accompagnent la représentation et l’autoreprésentation des communautés queer. Benjamin Huynh utilise des photos d’ami·es comme matière première de son art au lieu d’un·e modèle vivant·e, afin de sortir de cette soumission du modèle à se tenir figé·e pendant un temps donné. Au même titre que son entourage, les selfies sont pour Benjamin Huynh une source d’inspiration, une approche positive et affirmative de la représentation des corps afin de remettre en question les standards imposés, ainsi qu’un système qui favorise les portraits de la haute société et qui retiennent le pouvoir politique et social.
L’engagement de Benjamin Huynh avec son travail est de visibiliser les personnes queer tout en offrant un espace de représentation et d’expression pour celleux qui n’en n’ont pas. S’explorer est à la fois une expérience personnelle nécessaire mais aussi un acte politique. L’artiste se sert de la peinture et de l’installation comme d’un outil pour réexaminer l’esthétique traditionnelle. En peignant son cercle proche, Benjamin Huynh met à la fois en avant sa vie tout en mettant en lumière l’identité liquide et transitive, un pied de nez à l’ordre établi que ce soit dans notre société ou dans la peinture en art.
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