Morgane Griffoul est une artiste française basée à Bruxelles. Son travail grouille d’esprits ensorcelants, de créatures surnaturelles, étranges. Elle s’attache aux monstres. Les siens sont hybrides, mutants, évolutifs. Ils appartiennent à une nature oubliée depuis longtemps. Elle les fait réapparaitre dans des mythes de la banalité : des scènes intimes et quotidiennes au cœur de nos maisons, nos jardins et nos architectures. Le monstre c’est le foyer. Celui qui est gelé, qui ne bougera jamais. C’est peut être cette temporalité figée qui amène davantage que la présence de monstres un aspect irréel et magique à ses illustrations. Elle nous fait pénétrer dans des espaces hors d’un temps réaliste, où tout est plus lent, moins productif. Les êtres qui peuplent ces espaces n’ont pas d’autre volonté que de les incarner, s’y fondre et les habiter.
Les corps qu’elle nous donne à voir n’existent pas sans les lieux au sein desquels ils apparaissent et inversement. Pieds, mains, troncs ou corps entiers sont des morceaux qui construisent les espaces de ses illustrations. Ils sont parois, sols et surfaces. Par un système de fusion corps et architectures créent une impression d’étrangeté qui entre en résonance avec ce que l’on cherche à cacher, ce qui est enfoui.
Elle nous tend le miroir qui reflète une image dans laquelle nous n’avons pas envie de nous reconnaître : une malédiction que nous partageons tous.tes et dévoile nos propres monstruosités. Ses images statiques et silencieuses racontent une histoire qui n’a pas forcément de résolution. Ce sont des histoires de relations : celle entre deux créatures, celle avec nous-même et celle avec nos temporalités. L’image est un terrain d ‘action, une entité transitoire permettant la transformation ou la métamorphose.
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